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L’atelier de la terre

argile seconde main

Plus de céramique, moins de plastique.

Pourquoi la céramique ?

L’hyper diffusion du plastique durant les dernières décennies a engendré de nombreux problèmes environnementaux et physiques. En effet, son origine, la limitation de ses possibilités de recyclage (bien que nous les soutenions), sa dégradation en micros particules dans les océans et son avérée toxicité quand il est en contact avec notre alimentation ne nous permet pas de brosser un portrait « fantastique » que certains voudraient bien nous vendre.
A contrario la céramique, bien que fragile, a une durée de vie bien supérieure tel le fameux jeu de vaisselle hérité de quelques arrières-arrières-grands-parents le prouve. Elle n’a aucun impact négatif sur notre santé (attention au tranchant durant la casse tout de même !) et ses déchets ne sont pas un problème pour l’environnement car sa matière première n’est que très peu transformée.
C’est dans cet esprit écologique, dans le sens de la relation entre les différents éléments d’un environnement, que ELLABORATORIO souhaite travailler. 

Machines et petits outillages

L’atelier est équipé de 3 grandes machines qui sont importantes pour la réalisation des pièces et pour un certain confort physique : un tour de potier électrique, une croûteuse et un four. Tous sont issus d’un circuit de seconde main à moins de 40 km de notre atelier. J’ai cependant le désir d’apprendre à me servir d’un tour à pied pour réduire l’usage d’électricité et rêve parfois de pouvoir réaliser des cuissons plus espacées dans un four à bois commun comme au village de la Borne.
Bien qu’une partie de l’outillage spécifique à la céramique tel que les esteques, ébauchoirs, tamis fins … ait été achetée, la majeure partie de ceux-ci vient de la récupération. J’ai eu la possibilité de recevoir de nombreux dons de mon entourage en ce qui concerne les outils les plus communs tel qu’un niveau à bulle, une scie, petit marteau, récipients de toutes sortes.

Matière première

Les terres de modelage et de tournage sont toutes issues d’un second cycle: restes de terre d’école, terres durcies d’atelier de poterie ou de fournisseur qui ne peuvent pas les vendre. Chaque terre ayant ses particularités s’en suit un long travail de recyclage et d’essais de cuisson et d’émaillage pour ensuite réaliser des pièces pour la vente.

Les moules que j’utilise ont tous été fabriqués dans l’atelier à partir d’un plâtre spécifique pour cet usage.
Le fonctionnement d’un atelier de céramique demande un usage de l’eau que j’essaye de réduire par un système de distribution et de récupération simplifié : un bidon de 20 litres avec un robinet donnant sur un seau. Toute l’eau est récupérée pour un usage interne. Ainsi que les sédiments d’argile qui se déposent dans le fond.
Les rebuts de terre générés par certaines constructions sont mis de côté et réhumidifiés avant d’être pétris et utilisés. Si la terre est contaminée par du plâtre ou un autre élément perturbateur, elle est alors employée pour la construction d’une base pour la fabrication des moules.

Et le reste alors ?

La fabrication de moule entraîne une certaine quantité de déchet de plâtre qui sont traités à la déchetterie pour recyclage. Les sacs de 25 kg de plâtre ou de barbotine servent de poubelle et l’inévitable plastique qui entoure les pains de terre est lavé et réutilisé pour maintenir l’humidité sur les pièces en construction. 
L’envoi de céramique n’est pas une chose aisée car le transport peut être fatal. Je porte donc beaucoup d’attention à la protection des pièces durant leur transport tout en pensant à récupérer les matériaux nécessaires comme les cartons ou le papier bulle par exemple pour leur donner une seconde vie en protégeant vos pièces

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L’atelier couture

bureau de couture

Dans l’antre de la couture : un atelier minimaliste et « écologique »

Comment j’en suis arrivé là ?

Quand mon entourage à commencer à me demander des créations, je me suis assez vite posée la question d’une professionnalisation.
Qui dit professionnalisation dit équipement ! A cette époque je voyageais beaucoup, vivais en Argentine et devais régulièrement déménager et comme je n’étais pas prête à quitter mon travail pour me jeter totalement dans l’aventure, il me fallait trouver une solution compacte que je puisse installer et ranger en très peu de temps. J’ai donc travaillé 3 ans sur notre plan de travail de cuisine /table de salon/bureau en dessinant des patrons sur des pages de vieux journaux et en découpant mes tissus à même le sol avec un chat dans les pattes.

Cette première partie de mon aventure couture m’a appris qu’il n’en fallait pas forcément beaucoup pour créer des jolies choses.

Cependant en voulant gagner en précision, en qualité et en temps de travail, j’ai un peu étoffé mon atelier, notamment en machines avec l’acquisition d’une surjeteuse et d’une recouvreuse. Enfin je peux coudre et surfiler en une fois les bords des pantalons ou bien faire un ourlet impeccable sur un tissu élastique ! J’ai également renforcé un peu mon stock de boutons, fils, rubans et élastiques et acheté quelques mètres de tissus supplémentaires pour les petites séries. Cela dit tout ceci reste moins de temps dans mes boîtes et placard car la production et le turn over sont plus importants. Maintenant allons voir d’où ça vient…

Les machines et outils :

Seule ma machine à coudre a été achetée neuve (JANOME 8077) c’est une machine électronique familiale de gamme moyenne qui est résistante et me permet de coudre tout type de tissus et suffisamment d’épaisseur. La surjeteuse (Brother 925D) et la recouvreuse (Junker) ont été achetées d’occasion. La recouvreuse est tellement vieille que je n’arrive pas à mettre la main sur un mode d’emploi….

Du côté des petits outils pas mal de récup’ ! On a tous une personne dans notre entourage qui possède 2 mètre-ruban, une tonne d’aiguilles, des morceaux de craie, une vieille équerre… En traînant dans les puces on trouve facilement des petits trésors aussi. Quelques achats neufs tout de même pour avoir de bons ciseaux, un perroquet ou encore une machine à bouton pression… Et puis mon incontournable trilogie de livres sur le modélisme de DP studio trouvée en solde pour un petit coin de bouquin abîmé !

Fournitures de mercerie :

Sauf besoin ponctuel que je ne peux pas pallier avec mon stock chiné, je n’achète (presque) rien de neuf. Je passe donc pas mal de temps dans les vide-grenier ou sur des groupes de vente d’occasion, dans les marchés. J’ai dévalisé une vieille dame sur un marché d’Argentine qui possédait un stock fabuleux de boucles de ceinture, d’élastiques et de petits boutons ! Je crée également certains boutons en céramique et je l’espère bientôt en bois

Les exceptions se cantonnent aux fermetures éclairs pour garantir une certaine qualité qu’on ne peut pas toujours sourcer en seconde main, certaine couleur de fil pour leur rareté, leur quantité (pour le crème et le noir par exemple) ou leur qualité (quand le fil casse régulièrement ce n’est pas bon signe…). Il est également indispensable pour moi d’utiliser des aiguilles neuves pour ne pas risquer d’abîmer les tissus ou la machine

Après avoir pensé à les broder moi-même sur des chutes de tissu, j’ai décidé de confier la production de nos étiquettes à l’entreprise Label Française dont nous apprécions l’engagement et le savoir-faire. Elles sont réalisées en France sur du coton biologique non blanchi en impression monochrome.

Je peux également acheter de la mercerie neuve à d’autres artisans comme des boutons ou des patchs mais en général je le fais pour mes propres vêtements car ce n’est pas très rentable. Un jour j’espère pouvoir proposer des collaborations avec certain d’entre eux pour permettre de valoriser des savoir-faire complémentaires !

Les tissus:

Le fond des placards de mon entourage est encore la meilleure source ! Rideaux, draps, grands vêtements d’une autre époque sont très motivants pour ma créativité ! Ils s’épuisent cependant et leur petite quantité ne permettent parfois pas de la production en série si petite soit-elle… Comme la mercerie, les puces, magasins d’occasion et autres vides-atelier sont de bons fournisseurs même s’il est parfois difficile de savoir la composition et la qualité (une bonne série de lavage est néanmoins très révélatrice). Le dernier type de fournisseur sont les revendeurs de fin de série ou de rebuts de fabricants ou de grandes marques de couture. Ces matières sont destinées à la destruction pour éviter le stockage ou peuvent être (re)vendues à perte pour l’entreprise mais à notre avantage et à celui de l’environnement ! Quoi de plus stupide, irrespectueux et polluant de détruire une matière qui existe déjà…

Et le reste alors ?

En récupérant ou en achetant d’occasion en plus de ne pas inciter à la fabrication de nouvelles matières nous évitons souvent les emballages. Les poubelles de l’atelier se remplissent plutôt lentement des fins films plastiques qui entourent les bobines, d’agrafes retrouvées ici et là et de menus objets cassés qui ne peuvent être valorisés. Le reste est envoyé au recyclage (centre de bobines en plastique, aiguille, cartons ou papier) et les chutes trop petites de tissus, fils et élastiques serviront ensuite de rembourrage à notre collection de peluche. Les rangements sont de vieilles valises elles-mêmes chinées qui en plus d’avoir un certain look me permettent de les déplacer facilement.

J’espère avoir un fournisseur d’énergie plus propre dans mon prochain atelier pour le fonctionnement des machines.